Le texte présenté maintenant est extrait de l'historique du 21ème RIC et concerne la dernière libération de Bétheny le 5 octobre 1918, il est suivi de la citation obtenue par le 21ème pour ces combats
LA LIBERATION DE BETHENY par le 21 RIC
Le 27 septembre le 21ème colonial vient prendre position
dans le sous-secteur de Reims Ouest entre le canal de l'Aisne et de la Marne
et Bétheny, en liaison, à gauche avec la D.I. et à droite
avec les autres éléments de la 3ème D.I.C. qui occupe
tout le secteur de Reims.
Nous relevons des Bataillons de chasseurs à pied qui nous signalent
chez l'ennemi une activité désordonnée de l'artillerie
et de l'infanterie.
Le temps est orageux et lourd ; la nuit obscure et les pertes subies pendant
la traversée de Reims (4 tués, 7 blessés et 5 intoxiqués)
aggravent encore la tristesse qui se dégage des ruines de la Ville
Morte, dont le repos est à tout instant troublé par les sifflements
miauleurs et les éclatements des obus à gaz.
L'arsine et l'ypérite prennent aux yeux et à la gorge, tout
le monde doit porter le masque en permanence.
La relève s'achève enfin, le P.C. du Chef de Corps est à
Courlancy, le Bataillon Duclos occupe au S.O. de Bétheny, les C.R.
de Neufchatel, le Bataillon Remon le C.R. de l'Arsenal (ferme Pierquin) et
le Bataillon Voizard, le C.R. de la Neuvillette dans la partie Sud du Village
avec un crochet défensif le long du canal.
En face de nous, c'est toujours la puissante position qui étayée
par les Forts de Brimons et de Berru qui nous dominent, couvrent la Vallée
de la Suippes.
Mais, fortement ébranlé par les offensives de l'Armée
Micheler, entre Vesle et Aisne et de l'Armée Gouraud, en champagne,
l'ennemi va être contraint d'abandonner ses puissantes organisations.
Dès notre entrée dans le secteur, le 28 septembre au soir, les
sections de l'Adjudant Mottu et du Sergent Goiran, repoussent brillamment
un coup de main qui reflue après un vif engagement au cours duquel
le Sergent Goiran et 6 hommes sont blessés.
Puis nous prenons l'initiative de l'activité nocturne, fixant les petits
postes ennemis et tâtant ses lignes, qu'il occupe encore solidement.
Le 1er Octobre, liant son mouvement à celui du 37ème R.I. qui
attaque le massif de Saint-Thierry, le régiment enlève brillamment
la partie nord de le Neuvillette et de la Verrerie (3ème Compagnie
Bousquet, section Jouanne et Desperges).
Le 2 octobre au soir, nous atteignons les tranchées de la Chicane et
du Limousin.
Le 3 octobre, le Pont de Cambrai et les défenses Ouest de Betheny sont
enlevés (Sous Lt Fraissard blessé). Toutes nos anciennes positions
au nord de Reims sont réoccupées, malgré une violente
réaction de l'ennemi dont une puissante contre-attaque est brisée
par nos feux, dans la matinée du 4 octobre.
Dans la nuit du 4 au 5, nos patrouilles trouvent partout le contact, mais,
le 5 au matin des reconnaissances sont aussitôt lancées an avant
et trouvent la position abandonnée. A 8 heures, l'Aspirant Gerrard
(Cie de Lestapis), rend compte qu'il ont est dans Bétheny évacué.
Le Lt Jacquemart et le Sergent Lafon qui ont poussé jusqu'à
Ferme MODELIN sans rencontrer l'ennemi ramènent un Sous-Officier prisonnier,
celui-ci déclare qu'au petit jour les armées allemandes ont
commencé leur mouvement de retraite vers la Suippes.
Cette 1ère période de combat qui a précédé
et hâté le repli allemand nous a coûté 67 tués
ou blessés dont 3 officiers, mais vigoureusement pressé par
nous, l'ennemi a laissé entre nos mains 54 prisonniers appartenant
à 6 régiments différents, des armes (mitrailleuses et
minnenwerfers) et un important matériel.
La poursuite est aussitôt amorcée à 23 heures toute la
première position allemande est occupée.
Le Lt-Colonel Le Boulanger transporte son P.C. aux casernes de Neufchatel.
Le 6 octobre à 3 heures, la marche en avant se continue.
Poursuivant l'ennemi d'un splendide élan au delà de Fresnes
et de Pomacle où nous commençons à subir la réaction
de son artillerie, nos éléments de tête arrivent à
9 heures à la lisière des bois à
un kilomètre en avant de la Suippe.